En juin 2025, l’ONG l’Observatoire des Armements (OBSARM) sortait sa huitième note d’analyse : Comment la France coopère avec Israël.
Dans ce document de 24 pages, toute une partie est consacrée aux liens qu’entretient STMicroelectronics avec Israël, notamment concernant des technologies militaires. On y apprend notamment que :
- STMicroelectronics prélève certaines des dernières technologies militaires de pointe « éprouvées » lors des dernières offensives contre les Palestiniens. C’est le cas notamment de la technologie Adasky (une technologie de reconnaissance infrarouge) dont ST se sert pour son secteur automobile mais dont pourrait également se saisir l’armée française.
- ST fournirait des puces à l’entreprise israélienne Semiconductor devices spécialisée dans le domaine des composants militaires, à usage des drones et missiles notamment.
- ST est implantée dans la ville israélienne de Netanya où elle joue le rôle d’« accélérateur » auprès de la tech israélienne, notamment à travers son programme « ST up » lancé en 2018.
L’OBSARM conclue concernant STMicroelectronics :
« Va-t-on enfin discuter de la soutenabilité du « modèle grenoblois » qui se fonde en partie sur l’économie de guerre ? Une telle réflexion ne doit pas se limiter aux syndicalistes et conduire à séparer artificiellement les usages militaires des usages civils. Si ceux-ci peuvent être mutualisés dans le but de réduire les coûts de développement, c’est autant de bénéfices pour le fabricant et pour les armées ! « Lorsqu’il est devenu évident que la menace des drones ennemis était plus grave que prévue, Elbit s’est associée à des startups automobiles pour convertir leurs technologies de caméra, de capteur, de radar et d’intelligence artificielle en capacités à faible coût et à grande échelle dont l’armée avait besoin. Cela n’a pris que trois jours » souligne un article de The Times of Israel. L’économie de la ville de Grenoble s’est construite en garantissant bien-être et prospérité à la population, mais sans égards quant à son implication, directe ou indirecte, dans les guerres actuelles. Une réalité que les élus locaux refusent d’examiner. Ils ont en effet renouvelé les aides de la métropole à la filière micro-électronique (plan Nano 2026). Fin 2024, le RAMI, membre grenoblois du Réseau de surveillance des entreprises d’armement, a sollicité à cette fin la présidence de la métropole et différents conseillers. Seule Jacqueline Madrennes, membre de la majorité, a répondu en affirmant qu’elle a obtenu « lors du dernier plan Nano qu’aucune subvention ne soit versée », ce qui semble inexact. Des PME liées pour partie au monde de la défense ont bien obtenu des subsides lors du conseil métropolitain du 29 septembre 2023. De quoi donner des arguments supplémentaires au mouvement Stop Micro à Grenoble qui questionne l’épuisement en eau généré par ST et Soitec, et plus généralement les impacts néfastes cachés de l’industrie du numérique. »