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De l'eau, pas des puces !
Retour sur le SIDO 2024
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Du vernis écolo pour masquer le désastre écologique et social de l’industrie numérique

 

 

 

 

Mercredi 18 septembre, nous avons participé à un rassemblement pour protester contre le SIDO de Lyon (salon de l’internet des objets). Rassemblement organisé par la Coordination Régionale Anti-Armement et Militarisme (CRAAM), Écran Total, Stop5G Lyon et StopMicro.

Vous trouverez ci-dessous le tract distribué à cette occasion.

SIDO 2024 : les 10 ans du salon du totalitarisme numérique

le tract en pdf

Beau programme pour les 10 ans du Salon de l’Internet Des Objets (SIDO) : privatisation des réseaux 5G, industrialisation de la santé et numérisation forcée, des véhicules électriques nucléaires partout, surveillance généralisée par la cybersécurité, organisation du travail & « Intelligence Artificielle » avec des « salariés-es augmenté-es »…Au SIDO, le tout numérique est présenté comme LA solution incontournable pour augmenter la productivité au travail avec l’IA comme « collaborateur infatigable » et des solutions pour « tracer » les « collaborateurs » en permanence.

« Impact by SIDO » une mascarade cynique et manipulatrice

Pour sa 10ème édition, le SIDO sort le grand jeu de « l’industrie verte » et du numérique « responsable », « frugal » et « sobre» en matière d’impact environnemental.

La Métropole de Lyon, dirigée par les écologistes et l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) cautionnent par leur présence et leurs conférences cet espace soit-disant dédié à la « convergence entre les transitions technologiques et écologiques. » pour « des business plus vertueux ».

Comment la Métropole et l’ADEME, peuvent-elles cautionner le pseudo discours de sobriété du SIDO quand on sait combien la croissance du numérique est exponentielle et énergivore ?

D’ici 2030, 125 milliards (estimation maximale) d’objets connectés (smartphone, montres, compteurs communicants, voitures…) seront en circulation. Cette politique imposée du tout numérique partout et en continu a déjà conduit au doublement de la consommation électrique du numérique entre 2013 et 2017 (1). Et, selon l’ADEME elle pourrait atteindre jusqu’à 51% de l’électricité mondiale (2).

Comment la Métropole et l’ADEME ignorent-elles que les entreprises du SIDO se développent sur le dos des populations victimes de l’extraction des minerais rares indispensables à cette industrie. Les conséquences en Afrique et ailleurs sont déjà catastrophiques : dégradation des sols, de l’eau et du vivant, confiscation des terres, travail des enfants dans les mines et les usines, guerres et massacres. En Europe, les dégâts seront considérables avec les projets d’ouverture de mines au nom de de la « réindustrialisation » et du « patriotisme économique ».Et, pourtant l’ADEME l’a écrit : « plus on dématérialise, plus on utilise de matières ».

Comment la Métropole et l’ADEME peuvent-elles croire au blabla de la sobriété du SIDO alors que toute cette industrie ravage la planète et le climat et que leurs projets techno-solutionnistes pour résoudre la crise climatique sont des leurres qui conduiront prochainement à de plus grandes catastrophes ?

STMicroelectronics  : « sponsor premium » du SIDO et voleur d’eau

Comment la Métropole et le SIDO peuvent-ils ignorer le rôle nocif de STM à Crolles, près de Grenoble ?

Pour doubler la production de son usine de puces, STM veut accaparer toujours plus les ressources en eau potable du Grésivaudan dans un contexte de pénurie au détriment des besoins de la population et des paysans locaux.

Comment la Métropole et le SIDO peuvent-ils ignorer que STM a systématiquement violé toutes les lois et réglementations environnementales préalables à ce projet : saisine de la Commission Nationale du Débat Public, réponses à l’Autorité environnementale et enquête publique. Résultat : grâce à l’action du collectif STopMicro et des associations, le hors-la-loi de la « Silicon Valley à la française » doit tout reprendre à zéro. Et, son partenaire industriel, Global Foundries lassé, s’est retiré du projet. Quand les luttes paient le cours de la bourse est en berne !

Comment la Métropole et le SIDO peuvent-ils ignorer que STM pollue massivement l’eau de l’Isère avec des rejets chimiques hautement toxiques : azote, phosphore, cuivre, acides variés et PFAS (polluants éternels) ?

Comment la Métropole et les écologistes peuvent-ils donc faire l’impasse sur cette pollution aux PFAS à Grenoble alors qu’ils se sont juridiquement engagés à demander des comptes à Arkema responsable de la contamination des sols, de l’air et de l’eau à Pierre-Bénite en banlieue lyonnaise ?

Comment la Métropole et le SIDO peuvent-ils donc ignorer les liens entre polluants éternels (PFAS) et développement de l’industrie électronique ? Le site d’Arkema de Pierre Bénite fabrique des PFAS vitaux pour l’industrie du numérique et du tout-électrique : écrans, smartphones, puces électroniques, connectique, câbles, gigafactories. Ils participent tous au désastre écologique en cours.

Le SIDO : un salon camouflé du militaire sponsorisé par STMicroelectronics, spécialiste des violations d’embargo !

Comment la Métropole et le SIDO peuvent-ils ignorer que STM a systématiquement contourné – de 2014 à nos jours – l’embargo militaire contre la Russie pour continuer à y vendre clandestinement ses puces ? Ses matériels équipent toujours les missiles et drones russes qui tuent au quotidien la population ukrainienne. STM collabore aussi activement avec la machine de répression israélienne envers les Palestiniens.

Plus de 50 % des entreprises exposant au SIDO ont des liens avec la défense ( quelques exemples : Algosecure, Commissariat à l’Énergie Atomique, Coboteam, Grenoble INP Entreprises, Innodura, Minalogic…). Et, la Région AURA y sponsorise la présence du cluster EDEN – lobby régional de l’industrie de l’armement – sur le Lyon Cyber Expo du SIDO.

Cette connivence entre l’industrie du numérique et l’industrie de l’armement démontre bien que le SIDO est un salon de l’armement déguisé, mouillé jusqu’au cou dans les guerres actuelles !

La transition numérique et technologique n’est pas une transition écologique !

Elle ne peut se réduire à une checklist des « bonnes pratiques »

C’est un choix politique insoutenable d’un point de vue écologique et social.

Plus que jamais intrusif la numérisation de nos vies rend difficile l’accès aux services publics et notamment aux soins ; précarise de plus en plus nos vies, accapare notre temps de cerveau disponible et augmente la cadence de travail ; capte nos données au nom du profit, contrôle et trace nos faits et gestes, porte atteinte à nos libertés et déshumanise la société dans son ensemble.

L’organisation des JO basés sur un système de pass par QR code et sur la Vidéo Surveillance Algorithmique (VSA) montre que le numérique est avant tout un moyen de surveillance, de contrôle et de gestion de la population.

Stop au pognon de dingue versé à l’industrie du numérique et du techno-sécuritaire

Stop à la société du tout numérique qui alimente la guerre, le contrôle social et détruit la planète !

Sortons du techno-solutionnisme en éteignant les 10 bougies du SIDO !

Un moment convivial est organisé pour discuter et s’organiser autour de ces enjeux,

Mercredi 18 septembre 2024 à partir de 19 h, à la Luttine (91 rue Montesquieu, Lyon 7)

1 Communiqué de presse du 22/10/2020 stratégie.gouv.fr « Maîtriser la consommation du numérique : le progrès technologique n’y suffira pas »

2 Rapport ADEME 2019, L’IMPACT SPATIAL ET ENERGETIQUE DES DATA CENTERS SUR LES TERRITOIRES. Cécile Diguet et Fanny Lopez

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