STopMicro38
De l'eau, pas des puces !
02/03 Rencontre avec la CRAAM Lyon
Categories: General

Contre l’accaparement des ressources et le totalitarisme des industries de l’électronique, du militaire et de la « vie connectée »

Avec le collectif Stop Micro dans le cadre du Stop Micro Tour, préparatoire aux actions contre STMicroelectronics et SOITEC des 5, 6 & 7 AVRIL 2024 à Grenoble.

STMicroelectronics, multinationale du semi-conducteur, a amorcé en 2022 l’agrandissement de son site industriel situé à Crolles, en banlieue de Grenoble.
Le collectif StopMicro s’est formé pour lutter contre l’accaparement des ressources par les industries de la microélectronique. Il s’attaque non seulement à ce projet d’agrandissement, mais aussi au modèle de société lié à l’existence de telles usines : la course à « l’innovation » et au tout-numérique, le pillage de l’environnement et la mise des ressources au service de la croissance économique, les collusions très fortes entre cette industrie et le monde militaire.

21500 m³ : c’est la quantité d’eau que consommera par jour l’usine de STMicro après son agrandissement, soit 249 litres chaque seconde, et cela juste pour le rinçage des puces. C’est le double de ce qu’elle consomme actuellement.
En période de sécheresse, l’usine n’est pas soumise à des restrictions d’usage ou interdictions, contrairement aux riverains et agriculteurs locaux.
Pour les locaux, les nuisances causées par cette industrie ne se limitent pas à l’accaparement et au pillage de l’eau, il y a aussi sa pollution : 75 % de l’eau utilisée est relâchée dans la rivière Isère, chargée de tonnes de produits hautement toxiques (ammoniac, chlore, hexafluorures, phosphore, azote, cuivre…) Tout cela alors que la nappe phréatique située sous la rive droite du Drac est déjà déclarée impropre à toute utilisation du fait des rejets des plateformes chimiques.
Les pouvoirs publics ont choisi leurs priorités entre d’un côté la population et l’agriculture locale, et de l’autre une industrie polluante vectrice de « croissance économique » et de « souveraineté ».

Pour le gouvernement, les enjeux économiques et le « progrès » justifient une telle pollution locale puisque c’est à hauteur de 2,9 milliards d’euros d’argent public qu’est financée l’extension de l’usine STMicroelectronics. Or, à quoi servent les puces produites par STMicro ? On les retrouve dans toutes sortes d’objets connectés (frigo, bouteilles d’eau, tondeuses à gazon, etc.), dans le réseau de satellites Starlink d’Elon Musk,(utilisé entre autre par les russes) dans des smartphones à renouveler toujours plus régulièrement, dans les batteries de voitures électriques…
Il y a aussi les usages que STMicroelectronics avoue moins : depuis le début de la guerre en Ukraine, des puces fabriquées à Crolles ont été retrouvées dans des missiles et drones kamikazes russes, malgré les embargos. STMicro et son voisin Soitec sont en effet des acteurs majeurs de l’industrie du semi-conducteur militaire.

La soi-disante « transition énergétique » promue par les gouvernements successifs est un formidable marché pour les industriels comme STMicroelectronics. Ce qui nous est vendu n’est pas un projet de société écologique : c’est la continuité du productivisme et du dogme de la croissance économique, par le règne du tout électrique et du tout numérique – et ne parlons même pas de la société de contrôle qui en découle

Un panorama des luttes actuelles dans la région nous permet de voir que c’est contre les acteurs de cette fausse transition que nous luttons :

  • Emili (société Ymeris), future mine de lithium dans l’Allier, minerai nécessaire à la généralisation des véhicules électriques ;
  • Arkema à Pierre-Bénite, qui après avoir pollué « éternellement » la région avec ses PFAS, projette de s’agrandir pour produire les sels de lithium des batteries de ces mêmes véhicules électriques. Arkema a aussi des projets communs avec STMicro ;
  • l’État et EDF qui projettent la construction de deux EPR2 sur le site du Bugey ;
  • la Compagnie Nationale du Rhône et son projet « Rhônergia » de barrage sur le Rhône ;
  • et enfin, STMicroelectronics et Soitec qui fabriquent les puces nécessaires à faire tourner tout ce merdier.

Nous appelons à soutenir les actions de Stopmicro, à les rejoindre les 5, 6 et 7 Avril, et à soutenir les luttes locales contre Arkema, Imerys, Rhônergia et le nucléaire.

Viendez nombreuses et nombreux à l’Atelier des Canulars, 91 rue Montesquieu, 69007 Lyon à 16 heures. Y aura à boire, à manger, de la musique, des livres, et des riverains d’Arkema en lutte.

La CRAAM-Lyon

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